Fond
Le travail de Jean-Luc Buis, par l'intermédiaire de la petite et de la grande Histoire, questionne ce que l'on nomme couramment la mémoire, la mémoire de l'Homme, celle du monde, celle de l'art et la sienne propre.
Afin d'y arriver l'artiste parcourt les méandres que bordent, d'un côté, le dessin, et, de l'autre, la peinture. Parallèlement, le travail essaye d’apprivoiser quelque chose sans cesse en dérobade : l’évidement, autrement dit le silence. Foncièrement, le travail s'appuie sur la « grande tradition de la peinture », ce qui ne l'empêche pas de s‘approprier des préoccupations artistiques et sociétales les plus contemporaines. Pour ce faire, les pièces jouent avec le signe, la trace et la figure, des formes d’écriture qu’elles manipulent en essayant de les réinventer sans cesse. Cela peut aussi bien être des bâtonnets, des tâches, des points, des croix, des ratures, une échelle, les pas de Neil Armstrong dans la poussière lunaire, une ombre à Hiroshima, le carré de Malevitch, le souvenir laissé par les tourneboulés des toupies de la petite enfance, un genou féminin, le mont de Vénus ou encore des fragments de ces inscriptions ‒ en creux ou en couleurs ‒ trouvées sur la roche nue ou la paroi de caverne, l'une et l'autre classées préhistoriques. Ces temps-ci, une mention particulière est accordée aux tentes de réfugiés et de laissés pour compte; ces abris de fortune qui voient désormais le jour lorsqu'un conflit éclate - lorsqu'un dictateur vient à s'arroger, par on ne sait quelle volonté supranationale, des devoirs de purification ethnique, tuant par milliers et sans le moindre scrupule si personne ne s'y oppose - ou lorsque la société en a décidé ainsi.
En filigrane et avec un peu de persévérance, au fil de son avancée, le spectateur est à même de déceler aussi bien des dimensions interpellant l'expansion qui suivit l'explosion originelle que des dimensions plus prosaïques, à l'image de celles que notre monde contemporain nous offre et nous impose avec ses calmes et ses tempêtes. Une mise au ban : l'anecdote dont la puissance de nuisance à été relégué sous d'autres cieux, moins exigeants que ceux sous lesquels le plasticien breton se plaît à donner forme.
L'une des préoccupations majeures du travail engagé ne se concentre donc pas sur la place ou non de la "figure", mais sur celle du corps - quelle qu'en soit la représentation - et sur celle des "objets" qui le prolongent. Formellement, les pièces ont les réminiscences de ce que peut être un rébus, une énigme, une parabole, un collage, un mille-feuilles...
Afin d'y arriver l'artiste parcourt les méandres que bordent, d'un côté, le dessin, et, de l'autre, la peinture. Parallèlement, le travail essaye d’apprivoiser quelque chose sans cesse en dérobade : l’évidement, autrement dit le silence. Foncièrement, le travail s'appuie sur la « grande tradition de la peinture », ce qui ne l'empêche pas de s‘approprier des préoccupations artistiques et sociétales les plus contemporaines. Pour ce faire, les pièces jouent avec le signe, la trace et la figure, des formes d’écriture qu’elles manipulent en essayant de les réinventer sans cesse. Cela peut aussi bien être des bâtonnets, des tâches, des points, des croix, des ratures, une échelle, les pas de Neil Armstrong dans la poussière lunaire, une ombre à Hiroshima, le carré de Malevitch, le souvenir laissé par les tourneboulés des toupies de la petite enfance, un genou féminin, le mont de Vénus ou encore des fragments de ces inscriptions ‒ en creux ou en couleurs ‒ trouvées sur la roche nue ou la paroi de caverne, l'une et l'autre classées préhistoriques. Ces temps-ci, une mention particulière est accordée aux tentes de réfugiés et de laissés pour compte; ces abris de fortune qui voient désormais le jour lorsqu'un conflit éclate - lorsqu'un dictateur vient à s'arroger, par on ne sait quelle volonté supranationale, des devoirs de purification ethnique, tuant par milliers et sans le moindre scrupule si personne ne s'y oppose - ou lorsque la société en a décidé ainsi.
En filigrane et avec un peu de persévérance, au fil de son avancée, le spectateur est à même de déceler aussi bien des dimensions interpellant l'expansion qui suivit l'explosion originelle que des dimensions plus prosaïques, à l'image de celles que notre monde contemporain nous offre et nous impose avec ses calmes et ses tempêtes. Une mise au ban : l'anecdote dont la puissance de nuisance à été relégué sous d'autres cieux, moins exigeants que ceux sous lesquels le plasticien breton se plaît à donner forme.
L'une des préoccupations majeures du travail engagé ne se concentre donc pas sur la place ou non de la "figure", mais sur celle du corps - quelle qu'en soit la représentation - et sur celle des "objets" qui le prolongent. Formellement, les pièces ont les réminiscences de ce que peut être un rébus, une énigme, une parabole, un collage, un mille-feuilles...
Le vocabulaire plastique s'organise à partir de considérations continuellement reprises, méthodiquement, parfois jusqu’à l’obsession :
- le format carré et son assemblage
- le processus
- la série
- l'opacité, la transparence
- le dessus et le dessous
- le télescopage d’espaces
- la couche
- la matière/ la lumière/la couleur
- l'obscurité
- la nuance, le contraste
- le dedans et le dehors
- le non fini
- le trait, la ligne, la tache
- le minéral, le crayeux, le gazeux, l'indicible
- le passage, l'entre-deux
- la marge, les bords
- le défini, l'indéfini
- le dessin…
Forme
Les esquisses- Des formats carrés d'environ 20 cm de côté, collés sur bois de quelque 2 cm d'épaisseur.
- Dans les 70 esquisses à ce jour.
Les grands formats
- Des pièces de 120 cm de côté (encadrées de 135 cm) - divisées et assemblées en quatre
- Support : carton/bois enduit sept fois et collé sur du contreplaqué de 8 mn
- Colorant : poudre de crayon de couleur (de marque Faber- Castell) associée, de temps à autre, à du pastel gras, de la pierre noire, du crayon, du 6H au 6B
- Diluant : essence de pétrole
- Outils : papier de verre, pinceaux, crayons, source de chaleur
- Finition : semi/brillante
- Nombre de pièces : 38 pour le moment
- Exposé, l'ensemble forme un tout et crée un espace enveloppant - les pièces n'en restant pas moins indépendantes les unes des autres et en même temps dépendantes puisque, d'une façon ou d'une autre, chacune a à voir avec la précédente. Une mise en forme qui tend à l'immersion du spectateur dans l'oeuvre. Un peu comme un grand livre dont les pages seraient côte à côte, à la verticale.
En "vrac"
- Le travail est une mise en forme esthétique (sorte de catharsis feutrée) interrogeant le dessein de notre existence tout en faisant la part belle à l’état de fait « qu'il y ait quelque chose plutôt que rien ». Investigation de l'invisible par le visible.
- De l'objet quotidien aux différentes tentatives permettant, autant que faire se peut, d'approcher les bordures qui côtoient l'infini.
- Proposition d'une harmonie, d'un apaisement, d'une réponse au mystère existentiel et qui aurait à voir avec l'alchimie, la religion, la philosophie, la psychanalyse...
- Certains disent le chapelet, récitent des psaumes, entrent en résistance ou encore partent à l'aventure, mais, tous, nous respirons.
- Les pièces s'inspirent des vagues de l'océan. Toujours recommencées mais jamais identiques, un peu comme les poèmes chantés de Léonard Cohen, le canadien mystique.
- Mécaniques.
- Le tableau comme métonymie de notre rapport au monde.
- La démarche artistique se nourrit du quotidien, de l'Histoire, de la temporalité et de l'intemporalité.
- Les tableaux se veulent proches des cloches des églises et de leur résonance.